Michel Déguy | Ghérasim Luca

Tout Polyphonix échoua down town
aux portes de la veuve de Max Ernst
« The party is over » Il fallait remonter
Mais à New York Gherassim Luca perdait l’orientation
Nous primes un express tardif et ressortîmes
où il ne fallait pas, 125e et Fifth, à peu près
« On de dark side you are » dit le taxi portoricain
A deux heures un dernier bar open on Amsterdam
mais rien que du Bourbon et des nuts
Et à trois heures Gherassim ne savait toujours pas
de quel collège de Columbia il était l’hôte
J’ai un portrait de lui polaroid contre la grille du Réservoir
un large chapeau noir éclaire son sourire souriant

« J’écris avec un crayon rouge de la Bodleian Library
Acheté en même temps que la carte postale
Aussitôt envoyée à Jacques Derrida »

[…]

[Michel Déguy, da « Brevets », 1986]

*

In occasione dei festivals “Polyphonix”, il nome di Luca figurava, sul versante italiano, vicino ai nomi di Nanni Balestrini, Corrado Costa, Adriano Spatola. https://anfratture.wordpress.com/2012/09/17/gherasim-luca-yannick-torlini/

Denis Roche

louve basse

Philippe Sollers: Évidemment. Et puis il y a tout de même quelque chose de frappant, c’est que Denis Roche a répondu très calmement et très facilement quand on lui a demandé ce qu’il avait fait… sans problèmes quoi. Et puis quand on lui demande ce qu’il fera, ce qu’il veut faire, ce qu’il a voulu faire, ce qu’il voudrait faire, il répond qu’il n’en sait rien. C’est frappant. « Dans la nouvelle science », écrit Isidore Ducasse dans les Poésies, « chaque chose vient à son heure. Je n’ai pas besoin de me préoccuper de ce que je ferai plus tard », etc. Ou bien c’est Artaud qui dit: « Ce qui est, je le vois. Et ce qui n’est pas, je le ferai si je le dois ». Etc., etc., etc.

[Denis Roche, Louve basse, Editions du Seuil, 1976]